Tuteurs 1er et 2nd degré — – DUPLIQUÉ

Être tuteur d’un professeur stagiaire c’est l’accompagner dans sa professionnalisation sur le terrain. Cet accompagnement est assuré par des professeurs volontaires, proposés par l’Enseignement catholique et agréés par les corps d’inspection. Ils sont nommés dans le même établissement ou non que le stagiaire. C’est une part importante de la formation, sous la forme de rencontres régulières et de visites mutuelles. Les tuteurs sont repérés au regard de leur expérience du métier, de leur maîtrise didactique, de leurs qualités relationnelles et de leur positionnement institutionnel. Les tuteurs sont eux-mêmes formés à l’accompagnement et à la rédaction du bilan conclusif qui fera partie des pièces étudiées par le jury de validation du professeur stagiaire.

  • Le tuteur, en lien avec son expérience du métier, perçoit progressivement la nécessité des déplacements à opérer entre son statut d’enseignant et son statut de maître associé à la formation

 

  • Le tuteur, au-delà de ses connaissances sur le métier, devient un professionnel de l’expérience, »… contrairement au compagnonnage, la transmission de l’expérience est la transmission d’une parole, d’une mise en mots et d’une catégorisation. » BAILLAT Gilles, Conférence à l’ISP en octobre 2008;

 

  • La posture d’accompagnement et le respect du style propre de l’accompagné nécessitent de prendre en compte le profil du professeur stagiaire et son parcours antérieur (suppléances ou non, stages…) ;

 

  • Le tuteur est le garant du cadre des rencontres, entretiens, visites mutuelles. Ses interventions porteront sur des objets de travail définis avec le stagiaire plutôt que sur la personne.

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  Contacts :

Responsable pédagogique : Pascal Kaelben – p.kaelben@isfec-idf.net

Responsable administrative : Maty Lopy – m.lopy@isfec-idf.net

LES FONCTIONS DU TUTEUR

Accueillir

C’est au sens le plus large qu’il faut entendre cette fonction. Cela va de l’aide à la prise de conscience du professeur stagiaire sur les finalités de la profession aux conseils les plus strictement matériels sur des moments cruciaux de l’année scolaire (la rentrée, les retours de vacances, les évaluations…).

Le tuteur, avec le chef d’établissement, aide le professeur stagiaire à s’intégrer dans l’établissement. Les modalités de cette aide ne seront pas identiques selon que les stagiaires ont été suppléants, n’ont pas encore enseigné, ont effectué des stages, ont été affectés dans un autre établissement que le tuteur…

Il s’agit ensuite d’élaborer les premiers éléments d’un contrat de collaboration avec le professeur stagiaire. Penser l’organisation de l’accompagnement du stagiaire sur le mode d’un contrat de coopération négocié et évolutif  (Fiche outil  – contractualiser la relation tuteur/professeur stagiaire) paraît essentiel.

Observer et coopérer

L’observation est une compétence centrale (Fiche outil –  faits observables) dans le travail de l’enseignant. Elle est une des sources importantes d’informations nécessaire pour opérer les réajustements de séances, en tenant compte des réactions des élèves et de leurs besoins.

Le tuteur aura à aller observer le stagiaire dans sa classe tout comme le stagiaire viendra observer le tuteur. L’une des règles constitutives de l’observation, c’est qu’elle est soumise à la définition préalable d’un objectif.

L’observation ne constitue pas la seule manière de collecter des informations pour pouvoir travailler ensemble : concevoir ensemble des séquences, échanger des outils et des supports, les analyser, s’appuyer sur des récits d’événements particuliers ou des travaux des élèves sont des activités tout aussi enrichissantes que la seule observation

Accompagner

Il ne s’agit pas d’entretenir une relation maître/élève prescriptive mais comme le rappelle Guy le Bouëdec : « trois fonctions doivent toutes être remplies pour qu’on puisse parler d’accompagnement, accompagner quelqu’un c’est :

  •  l’accueillir et l’écouter ;
  • participer avec lui au dévoilement du sens de ce qu’il vit et recherche ;
  • cheminer à ses côtés pour le confirmer dans le nouveau sens où il s’engage. »

Le positionnement de l’accompagnateur n’est pas un positionnement de surplomb mais un positionnement de service. Dans cette optique, le tuteur et le professeur stagiaire doivent envisager des temps de co-animation dans la classe du tuteur ou du stagiaire, à certaines conditions. Le tuteur est là pour « créer les conditions de la réussite ».

Conseiller

Le conseil, c’est « la prescription sur ce qu’il convient de faire » mais c’est aussi « une assemblée qui délibère ». C’est cette idée de délibération qui nous semble importante à promouvoir. La visée, pour le tuteur, est de créer les conditions pour que le stagiaire en vienne à analyser ses pratiques et à s’administrer le conseil dont il a besoin. Pour que le conseil pédagogique puisse être formateur, il faut qu’il permette au stagiaire :

  • De prendre conscience des choix didactiques, pédagogiques, éducatifs ;
  • D’élargir l’éventail de ses choix en connaissant les avantages et les limites de chacun d’eux.

Évaluer

Le tuteur a également un rôle d’évaluateur (Fiche outil – grille évaluation) du stagiaire. Ce dernier ne sera constructif qu’à condition de reconnaître le travail effectué par le stagiaire, d’accepter d’entrer dans sa logique et de ne pas se limiter à la sécheresse de l’évaluation mais de l’intégrer au processus d’accompagnement. Il convient de distinguer deux niveaux :

  • Un niveau d’évaluation régulative : celle qui prend en compte le travail du professeur stagiaire tout au long de l’année. Dans cette logique, un bilan intermédiaire sera demandé au tuteur en décembre afin de préciser la manière dont s’est engagé le travail d’accompagnement ;
  • Un niveau d’évaluation finale : par le biais d’un rapport écrit en lien avec le référentiel

Dans les deux cas, le document rédigé rend compte du contexte d’exercice, de la pratique du stagiaire accompagné, de son évolution en cours d’année, des compétences en place et/ou de celles qui ne le sont pas encore. Il s’appuiera sur le référentiel de compétences et sur les axes de formation.

Les notes prises lors des observations et entretiens serviront de support à la rédaction du rapport. En conséquence, « le tuteur :

  • Facilite l’intégration du professeur stagiaire et la participation de celui-ci à la vie de l’établissement ;
  • Accompagne le professeur stagiaire dans le cadre de visites mutuelles, de temps de travail en commun, d’écrits professionnels partagés […] ;
  • Permet au professeur stagiaire de relire son activité professionnelle, de faire preuve de distanciation, d’être force de propositions vis-à-vis de son parcours de professionnalisation ;
  • Assure un rôle de « formateur de terrain », en mettant à disposition des ressources (informations, documentation, répertoire de pratiques éprouvées) au sein d’une équipe d’établissement, en lien avec l’ISFEC AFAREC IdF.

Le cadre de travail de travail avec le stagiaire

Le tuteur met en place des formes de suivi adaptées à la situation du professeur stagiaire. Les modalités de rencontres et communication sont à instaurer de manière régulière, différentes si le tuteur est ou non dans le même établissement que le stagiaire.

 

Cinq conditions pour que le professeur stagiaire et le tuteur s’inscrivent dans une démarche de tutorat :

  • Des initiatives et de la co-construction : comment chacun s’investit-il dans la relation ?

 

  • Un positionnement professionnel entre un professeur stagiaire et un enseignant expérimenté qui met en mots son expérience : comment instaurer une juste distance permettant d’établir une relation de confiance et une coopération effective ?

 

  • Une contractualisation : au-delà des échanges informels et spontanés, comment anticiper les temps de travail dans et hors classe (rendez-vous pris et respectés, définition d’objectifs de travail, mode de transmission, communication des informations…) ?

 

  • Une conservation des traces du travail effectué par le tuteur et par le professeur stagiaire : ces traces peuvent rester personnelles, peuvent servir à la communication entre le tuteur et le professeur stagiaire, peuvent servir à la communication avec d’autres interlocuteurs (l’ISFEC AFAREC IdF, le CE, l’IEN…). Stagiaire et tuteur peuvent donc s’interroger sur la conception d’un « cahier de bord » qui permettra au professeur stagiaire d’étoffer son portfolio et au tuteur d’argumenter le bilan d’étape puis le rapport de fin de parcours.

 

  • Le respect de quelques principes déontologiques : la relation tuteur / professeur stagiaire a une visée formatrice, elle nécessite donc de s’établir progressivement, en mettant en place un cadre favorisant une liberté de Il est donc nécessaire de veiller à un devoir de réserve. Lors des bilans, rien ne s’écrit sur le professeur stagiaire sans qu’il ne soit au courant.

 

Le travail de tutorat doit permettre

  • d’aider le professeur stagiaire à analyser ses pratiques pédagogiques, à les expliciter, à en approfondir le sens ;
  • d’aider à cibler les compétences à travailler ;
  • de relire son activité professionnelle, en faisant preuve de distanciation, d’être force de proposition vis-à-vis de son parcours de professionnalisation ;
  • d’amener le professeur stagiaire à interroger les champs disciplinaires et les contenus d’enseignement qui sont en jeu dans la formation des élèves ;
  • de conduire le professeur stagiaire à prendre la mesure de sa responsabilité en l’aidant à identifier toutes les dimensions du métier ;
  • de suivre les évolutions du système éducatif et de sa discipline ;
  • de pouvoir adapter son action aux élèves très divers qui lui seront confiés.

Pour atteindre ces objectifs, doit être instaurée, sous forme écrite de préférence, une contractualisation des modalités du tutorat (rythmes et contenus des échanges, limites du tutorat) tant pour les rencontres hebdomadaires que pour les visites.

Déroulement de l’année

En fonction du profil du stagiaire, et, en particulier de son expérience antérieure, les orientations co-élaborées entre stagiaire et tuteur aideront à une définition progressive de priorités :

Échanges à programmer au sein de l’établissement

Hors classe, des temps d’échanges seront à organiser :

Pour favoriser le développement des compétences du professeur stagiaire, le tuteur assurera un accompagnement régulier, hebdomadaire dans la première partie de l’année, qui pourra s’effectuer « en présentiel » ou à distance selon les situations.

  • Des échanges informels : si le tuteur est dans l’établissement, les échanges peuvent s’effectuer dans différents lieux, à différents moments… Si le tuteur est hors établissement, par courriel ou téléphone…
  • Des échanges formels : que le tuteur soit ou non dans l’établissement, des temps de travail doivent être anticipés, avec une durée annoncée et un objectif précis.

Important : les supports de l’échange : une question, un événement, un manuel, un travail d’élève, une idée de contenu, une réunion ou activité à préparer… Les documents viennent du professeur stagiaire et, à part équivalente, du tuteur. Il est essentiel d’avoir pu co-construire (Fiche outil – encadrer une situation pédagogique) a minima :

  • Une séance
  • Une séquence
  • Une évaluation

Les visites mutuelles entre tuteur et professeur stagiaire : 

Tout enseignant débutant a besoin de temps, sans être observé, pour s’adapter à la classe et instaurer sa légitimité. Le tuteur doit prévoir une visite par mois environ de septembre à avril avec possibilité d’aménagement en fonction du contexte et des besoins.

L’observation n’est opérationnelle qu’à trois conditions :

  • Reconnaissance des limites de l’observation ;
  • Définition d’un projet d’observation, de manière négociée entre le professeur stagiaire et le tuteur ;
  • Entretien à l’issue de l’observation : moment de co-évaluation favorisant une répartition égale de la parole entre le professeur stagiaire et le tuteur.

Les règles sont identiques lorsque le stagiaire va observer son tuteur ou un autre enseignant confirmé. Le tuteur et le stagiaire peuvent prévoir de mettre en place des temps, même brefs, de co-intervention dans la classe du stagiaire ou dans sa classe pour expérimenter une nouvelle démarche ou organisation de la classe ou du cours. Le tutorat, dans ses différentes modalités représente un volume moyen d’une à deux heures de travail hebdomadaire. Modalités de travail et pratiques (visites, temps de co-construction, co-animation, entretiens,…) sont modulables tout au long de l’année et évolutives en fonction des besoins du stagiaire.

Le rôle du tuteur est central dans le dispositif actuel de formation. En conséquence, il lui est indispensable d’avoir toutes les informations (Fiche outil – préoccupations professeur débutant) pour assurer sa fonction, de se former tout au long de l’année, en mutualisant (Fiche outil – règles de métier) sa réflexion avec des collègues assurant la même fonction. Les temps de formation, de réunion sont obligatoires pour le tuteur.

Le dispositif actuel de formation nécessite une prise en compte des exigences particulières d’un accompagnement sur la durée et d’une participation à l’évaluation de l’évolution du professeur stagiaire. Il est proposé aux tuteurs une formation sur l’année, articulant différentes propositions, communes à tous les tuteurs du 1er degré et du 2nd degré. Lorsque le tuteur est nommé pour la première fois et n’a pas eu de formation antérieure, il lui est demandé de s’inscrire à au moins deux journées de formation.

Accessibilité :

Tout besoin d’adaptation est étudié sur demande faite par courriel auprès de Laurence Tricot, référente handicap à l'adresse mail suivante : referenthandicap@isfec-idf.net